par Louis NÉEL.
SOMMAIRE
Après avoir précisé la structure cristalline des ferrites et rappelé
les hypothèses fondamentales qui forment la base de la théorie des
propriétés magnétiques de ces subtances, proposée en 19^8 par
l'auteur, on expose une série de résultats expérimentaux récents
qui viennent à l'appui de la théorie. Les premiers se rapportent à
la prédiction du moment moléculaire à saturation des ferrites purs :
on montre que les écarts avec la théorie proviennent de l'intervention du moment orbital. On étudie le passage des ferrites normaux
et inverses à l'état statistique et on applique les résultats au ferrite
de cuivre. On donne l'interprétation des variations avec la concentration du moment moléculaire à saturation des ferrites mixtes
contenant du zinc et on étudie le rôle des fluctuations du champ
moléculaire. On montre comment l'extension à ces substances de
la théorie du champ moléculaire permet de décrire d'une manière
approchée les variations thermiques de l'aimantation spontanée et
de la susceptibilité magnétique au-dessus du point de Curie et on
rappelle le rôle éventuel de la variation thermique du champ
moléculaire.
Après avoir remarqué que les intégrales d'échange sont toutes
négatives dans les ferrites, on montre que la structure magnétique
atomique de ces corps les rapproche plus des antiferromagnétiques
que des ferromagnétiques ordinaires métalliques et on propose de
les ranger dans une classe spéciale : celle des ferrimagnétiques. On
cite des expériences récentes, par diffraction de neutrons, qui apportent une preuve directe de la décomposition du réseau des
antiferromagnétiques en deux sous-réseaux à aimantations spontanées opposées, proposée depuis longtemps par l'auteur à la base
de sa théorie de l'antiferromagnétisme.
Enfin, on passe en revue les différents arguments en faveur de
l'existence dans les antiferromagnétiques et dans les ferrimagnétiques d'interactions d'échange indirectes, du type superéchange,
par l'intermédiaire des atomes d'oxygène : on cite l'exemple crucial
du sesquioxyde de fer rhomboèdrique dont la structure magnétique
atomique est prévue entièrement différente, selon qu'il existe ou
non des interactions indirectes d'échange. La structure autrefois
proposée par l'auteur, admettant l'existence de ces interactions
indirectes, est précisément celle qui vient d'être trouvée par diffraction de neutrons.
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