Par ANDRÉ J. P. MEYER et PIERRE TAGLANG,
Laboratoire Pierre Weiss, Institut de Physique, Strasbourg.
Sommaire.
L’aimantation du composé défini MnAu2 présente des caractères remarquables qui n’avaient jamais été rencontrés dans un métal ou un alliage. Au-dessous de 90° C, dans les
champs inférieurs à 10 000 Oe ses propriétés sont celles d’un antiferromagnétique : coefficient
d’aimantation indépendant du champ et peu variable avec la température et effet magnétocalorique inverse. Par simple accroissement du champ au-dessus d’un certain champ-seuil, la substance
prend un état qui possède les caractères essentiels du ferromagnétisme, à savoir : une aimantation
spontanée, mise en évidence par un phénomène magnétocalorique normal et une saturation dont
l’approche se fait en 1/H2. Le champ seuil provoquant le passage de l’un des régimes d’aimantation à
l’autre dépend de la température. Il est voisin de 10 000 Oe à 100 °K. Au-dessus de 90°C l’alliage
est paramagnétique et obéit à une loi de Curie-Weiss.
On interprète les résultats en supposant que MnAu2 est un antiferromagnétique à faible champ moléculaire entre sous-réseaux dont le point de Néel se situe à 90° C ; au-dessous de cette tempé- rature le champ extérieur seuil annule l’effet de ce champ moléculaire et découple les porteurs
de moment primitivement antiparallèles ; un champ plus élevé oriente progressivement les porteurs
de moment dans sa direction vers une saturation. Des résultats on déduit un coefficient de champ moléculaire négatif entre sous réseaux d’environ 1000 par gramme et un moment à saturation
de 3,49 03BCB par atome de manganèse.
Une récente théorie de Néel, consacrée primitivement aux propriétés magnétiques des chlorures
anhydres de la famille du fer, s’adapte de façon satisfaisante au cas de MnAu2.
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